6 étapes pour construire une cartographie des risques dans l’industrie
11 Jun 2025
Optimisez votre stratégie d'entreprise avec une cartographie des risques efficace : identifiez, évaluez et maîtrisez les menaces avant qu'elles ne surviennent. Cliquez pour découvrir nos conseils d'experts.
En tant que responsable de la qualité, il est généralement demandé d’identifier et hiérarchiser tous les risques en lien avec l’activité de l’entreprise. Savoir maîtriser l’outil de cartographie des risques est alors un atout.
Combien de décisions critiques sont encore prises sans une vision claire des menaces potentielles ?
Entre les contraintes réglementaires, les incertitudes opérationnelles et les aléas humains, ne pas prendre en compte ou mal gérer le risque peut avoir des conséquences fortes sur l’entreprise.
Et pourtant, trop souvent, les systèmes d’analyse sont morcelés, les informations dispersées et la prise de décision repose davantage sur l’intuition que sur la donnée.
C’est là que la cartographie des risques prend tout son sens : elle permet d’identifier, de hiérarchiser et d’anticiper les risques clés qui peuvent impacter vos performances qualité.
Pas pour cocher une case, mais pour piloter réellement votre activité, appuyer vos arbitrages sur des faits et sécuriser vos processus.
Dans cet article, nous vous partageons la méthode pour mettre en place une cartographie des risques, ancrée dans vos réalités terrain.
Vous voulez faire de vos risques un avantage concurrentiel ? Commençons.
Définir la cartographie des risques
Qu’est-ce que la cartographie des risques ?
La cartographie des risques est un outil essentiel pour toute organisation industrielle souhaitant renforcer sa capacité d’anticipation et de résilience.
Il s’agit d’un processus structuré qui permet de recenser, évaluer, prioriser, puis visualiser l’ensemble des risques auxquels une entreprise peut être exposée, qu’ils soient opérationnels, stratégiques, financiers ou réglementaires.
Concrètement, vous cherchez à répondre à une question simple mais cruciale : quels sont les scénarios de risques les plus critiques pour votre activité ?
La réponse à cette question vous permettra de déployer les bonnes actions de prévention, de traitement ou de surveillance.
Ne vous y trompez pas : la cartographie des risques ne se limite pas à un tableau rempli dans Excel 🤨
Elle repose sur une méthode, une gouvernance et une dynamique collective qui engage vos équipes, vos processus et vos données.
Dans l'industrie comme l’automobile, l’aéronautique ou l’énergie, la cartographie permet notamment de mieux piloter les risques liés à la non-conformité, aux défaillances techniques, aux perturbations logistiques ou aux cybermenaces.
Utilisée intelligemment, elle devient un moyen de se démarquer de la concurrence.
Elle nourrit les décisions stratégiques, structure vos démarches qualité et améliore votre capacité à passer avec succès audits internes ou certifications ISO : 9001, 14001, 45001, ou 31000.
Quelle est la différence entre cartographie et analyse des risques ?
Ces deux notions sont souvent confondues, pourtant leurs finalités diffèrent.
L’analyse des risques est le processus qui permet d’identifier chaque risque potentiel, d’en évaluer la gravité et la probabilité, puis de leur attribuer un niveau de criticité.
C’est une démarche d’évaluation, souvent technique, ancrée dans le quotidien des responsables QSE ou des chefs de projet industriels.
Vous pouvez par exemple réaliser une analyse AMDEC sur une ligne de production afin de détecter les défaillances possibles d’un système.
La cartographie des risques intervient une fois cette analyse réalisée.
C’est la phase de structuration, de priorisation et de visualisation. Les données recueillies sont organisées dans une logique de décision stratégique.
En d’autres termes, l’analyse produit des données, la cartographie les transforme en outil de pilotage.
C’est elle qui permet aux directions, comités des risques ou responsables de la transformation de décider où investir leurs ressources, quels risques suivre en priorité. Et comment répartir les responsabilités.
Il est donc essentiel d’articuler les deux démarches pour ne pas faire une cartographie déconnectée de la réalité du terrain, ni une analyse sans impact sur la stratégie globale de gestion des risques.
Comprendre les objectifs d’une cartographie des risques
Pourquoi construire une cartographie des risques ?
La cartographie des risques n’est plus un luxe ou une option réglementaire.
C’est un outil de gouvernance et de pilotage de votre organisation.
Elle vous permet d’avoir une vision claire, actualisée et hiérarchisée de vos expositions aux risques, et donc de ne pas piloter à l’aveugle dans un environnement incertain ou complexe.
Dans l’industrie, les incertitudes sont nombreuses : ruptures d’approvisionnement, incidents HSE, incidents qualité, cyberattaques, nouvelles normes, enjeux RSE... Sans carte des risques, difficile d’allouer les bonnes ressources aux bons endroits.
La cartographie facilite également la communication entre les services (Qualité, Production, Digital, Direction Générale), en offrant une base commune d’analyse.
Enfin, elle répond à des exigences croissantes en matière de conformité.
Les normes comme l’ISO 9001 ou l’ISO 31000, les référentiels QHSE ou les demandes d’audit internes/externe valorisent la gestion proactive des risques via des cartographies formalisées.
La cartographie structure vos données de qualité, renforce votre anticipation et aligne toutes les fonctions autour des mêmes priorités de sécurité et de performance.
Les bénéfices pour les entreprises industrielles
Dans le secteur industriel, la cartographie des risques a des impacts très concrets.
Elle permet d’optimiser la fiabilité des opérations, d’assurer la continuité d’activité et de sécuriser les chaînes logistiques et les données critiques.
Un des bénéfices clés est la réduction des coûts cachés liés aux incidents évitables : arrêts de production, accidents du travail, litiges client, non-conformités réglementaires.
En hiérarchisant les risques selon leur criticité, vous savez où concentrer vos efforts préventifs.
Par exemple, dans une industrie chimique, identifier rapidement un risque d’explosion permet de mettre en place un dispositif de maîtrise avant qu’une défaillance ne survienne.
La cartographie active également un mécanisme d’amélioration continue.
Elle incite à revoir régulièrement les scenarii de risques en fonction de l’évolution des processus, des marchés ou des technologies, comme l’introduction de l’IA ou l’évolution réglementaire.
Autre avantage important : elle facilite les audits et renforce la posture de gouvernance.
Un auditeur ou un certificateur QSE sera toujours attentif à la présence d’une cartographie à jour, adossée à des plans de traitement concrets.
L’aspect stratégique d’une cartographie des risques n’est donc pas à sous-estimer.
Identifier les types de risques à cartographier
Risques opérationnels, financiers, stratégiques : comment les distinguer
Tous les risques ne se ressemblent pas. Pour construire une cartographie performante, il faut d’abord savoir classer les risques selon leur nature et leurs conséquences.
Les risques opérationnels concernent avant tout les processus de production ou de logistique : panne machine, défaut qualité, erreur humaine, rupture d’approvisionnement. Ils ont un impact direct sur la performance quotidienne et la satisfaction client.
Les risques financiers désignent les pertes monétaires potentielles. Cela peut venir d’une fluctuation de matières premières, d’impayés clients, ou d'une mauvaise gestion des investissements.
Les risques stratégiques, eux, touchent à la vision de long terme de l’entreprise : mauvaise orientation marché, perte de savoir-faire clé, désalignement entre innovation et besoins, exposition forte à un changement réglementaire.
Distinguer clairement ces trois catégories permet d’adopter une stratégie plus fine : renforcer le contrôle opérationnel là où c’est prioritaire, mettre à jour vos plans de résilience financière ou réévaluer votre feuille de route technologique pour anticiper les mutations du secteur.
Ce découpage facilite aussi la représentation visuelle de la cartographie des risques, souvent par familles ou par périmètres dans l’entreprise.
Exemple de cartographie des risques appliquée à l’industrie
Prenons un exemple concret de cartographie des risques dans le secteur automobile.
Un constructeur peut identifier, classer et cartographier ses risques en plusieurs grandes typologies :
Sur le plan opérationnel, il devra intégrer le risque de rupture d’approvisionnement en composants électroniques, celui d’un défaut qualité sur une chaîne d’assemblage ou d’une défaillance dans la traçabilité des pièces.
Sur le plan financier, il évaluera les conséquences d’une fluctuation des prix du lithium, critique pour la production de batteries ou le risque de retards dans ses paiements inter-entreprises.
Enfin, sur le plan stratégique, il pourra intégrer le risque d’un changement de réglementation européenne sur les émissions CO2, d’un désalignement technologique avec les innovations électriques ou d’une dépendance à un marché unique.
Cette typologie sectorielle, propre à l’automobile, peut bien sûr être adaptée à l’énergie, à l’aéronautique ou à la chimie, avec d’autres familles de risques spécifiques.
L’important est de bâtir une grille de lecture cohérente avec vos enjeux métiers pour que la cartographie reflète vos vraies priorités.
Les différentes étapes pour mettre en œuvre une cartographie des risques
Étape 1 : Identifier les risques liés à l’organisation
La première étape d’une cartographie des risques utile repose sur une identification rigoureuse des menaces potentielles, propres à l’environnement, aux processus et aux parties prenantes de votre entreprise 🙄
Il s’agit ici d’établir une vision exhaustive des risques pouvant impacter vos opérations, votre stratégie ou votre conformité réglementaire.
L’identification s’appuie à la fois sur des sources internes et externes.
Les sources internes sont les retours terrain, audits, incidents passés, expertises des équipes QHSE.
Les documents venant de l’extérieur sont la veille réglementaire, études sectorielles, benchmark concurrentiel.
Chaque organisation industrielle dispose de sa propre topographie des vulnérabilités.
Un acteur de la supply chain devra par exemple porter une attention renforcée au risque logistique, tandis qu’un fabricant d’équipements électroniques surveillera les ruptures d’approvisionnement en composants critiques.
La complexité actuelle impose également de tenir compte de nouveaux risques émergents, comme la cybersécurité, la défaillance IT ou les risques RSE - sociaux et environnementaux.
Cette étape est collaborative : impliquer les équipes multidisciplinaires telles que la qualité, production, maintenance, DSI, RH garantit une détection plus fine, pratique et complète.
Nous recommandons de formaliser cette phase en ateliers de travail, entretiens, analyses documentaires ou sondages internes.
L’enjeu est de transformer ces informations disparates en une base opérationnelle solide pour bâtir une cartographie cohérente et pilotable.
Avec une bonne identification des risques, votre organisation pose les fondations d’une démarche de gestion des risques efficace, agile et alignée sur ses priorités métiers.
Étape 2 : Évaluer l’impact et la probabilité de chaque risque
Une fois les risques identifiés, l’étape suivante dans la construction de votre cartographie des risques consiste à évaluer leur criticité 🌡️

Cette évaluation repose généralement sur deux grands axes : la gravité de l’impact si le risque survient, et la probabilité de son occurrence.
L’objectif : passer d’une liste brute de risques à un outil d’aide à la décision priorisé.
La grille d’analyse peut être qualitative (échelle de 1 à 5 pour impact et probabilité) ou quantitative (scoring basé sur données historiques, statistiques, ratios financiers…).
Par exemple, un défaut qualité sur un composant critique peut avoir un impact majeur (arrêt de production, rappel client), mais une probabilité faible s’il est bien maîtrisé par vos processus de contrôle.
Une cyberattaque de type ransomware peut présenter à la fois un impact élevé sur la continuité d’activité et une probabilité croissante selon la maturité cybersécurité de l’entreprise.
Chez Yxir, nous constatons que cette évaluation de la criticité est souvent le point charnière entre la gestion opérationnelle des risques et leur visualisation stratégique.
Bien menée, elle permet de trier l’urgent de l’important et d’orienter les ressources là où elles sont réellement nécessaires.
Cette étape constitue également un prérequis exigé dans les démarches ISO 9001, 14001 ou encore dans les politiques QSE robustes.
L’important est de disposer d’une méthode homogène, partagée par tous les responsables pour que les arbitrages soient justifiables et comparables dans le temps.
Étape 3 : Prioriser et classer les risques selon leur criticité
Vous disposez désormais d’une liste qualifiée de risques, chacun assorti d’un score de criticité basé sur l’impact et la probabilité.
Il est temps de prioriser vos actions 😊
C’est ici que la cartographie des risques prend toute sa valeur stratégique.
En classifiant les risques selon leur criticité, vous facilitez l’arbitrage des ressources, la définition des plans d’actions et la communication entre les différentes fonctions concernées.
Plusieurs méthodologies existent pour hiérarchiser les risques, la plus fréquente étant l’usage d’une matrice des risques, combinant les axes gravité/probabilité.
Les zones rouges de haute criticité indiquent les risques à traiter en priorité, avec des mesures immédiates de prévention ou de contrôle.
Les zones orange appellent une surveillance renforcée, tandis que les zones vertes peuvent rester sous simple vigilance.
Ce classement permet également de répartir les responsabilités métier : un risque jugé critique sur une ligne de production sera porté par l’équipe Maintenance ou Production, tandis qu’un risque juridique relèvera de la direction juridique ou de conformité.
Chez Yxir, nous insistons sur l’importance d’une lecture dynamique : la criticité des risques évolue, en fonction du contexte économique, technologique ou réglementaire.
C’est pourquoi ce classement n’est pas une photographie figée. Il doit évoluer et être discuté avec les équipes concernées régulièrement.
Un bon classement transforme la cartographie des risques en véritable tableau de bord décisionnel, aligné avec vos enjeux de performance industrielle et de gouvernance responsable.
Étape 4 : Représenter visuellement la cartographie
À cette étape, visualiser les risques est indispensable pour faire parler les données, faciliter les arbitrages et mobiliser les équipes.
La représentation visuelle est un moment important de toute cartographie des risques, qui transforme vos analyses en un outil de pilotage opérationnel et stratégique.
L’outil le plus courant reste la matrice des risques, croisant la gravité et la probabilité.
Elle permet d’identifier rapidement les zones critiques (en rouge), modérées (orange) ou faibles (vert).
Certaines organisations vont plus loin en utilisant des cartographies dynamiques, sous forme de dashboards digitaux ou de représentations par périmètre : site, atelier, processus métier.
D’autres optent pour des cartographies thématiques : risques cyber, risques RSE, risques liés aux fournisseurs…
L’essentiel, c’est que la visualisation soit claire, partageable facilement en comité de direction, en audit interne ou dans des documents réglementaires.
Étape 5 : Mettre en place un plan d’action et assurer le suivi
La puissance d’une cartographie des risques réside autant dans ce qu’elle révèle que dans ce qu’elle permet d’engager 💪
Une fois les risques hiérarchisés, il est impératif de déployer un plan d’action concret pour chaque scénario critique.
Ce plan va préciser les mesures de prévention, de réduction, de transfert (assurance, sous-traitance) ou d’acceptation d’un risque.
L’erreur fréquente consiste à produire une cartographie sans formaliser les réponses.
Or, tout l’enjeu de la cartographie de risques, c’est de transformer l’analyse en action.
Chaque risque prioritaire doit être associé à un pilote, un calendrier, des indicateurs. Et si possible un budget.
Dans l’industrie, ce suivi est particulièrement critique sur les risques ayant des impacts potentiels sur la sécurité, la qualité ou la continuité d’activité.
Par exemple, un risque de défaillance machine identifié comme critique devra donner lieu à un plan de maintenance renforcé, un doublement de stock ou une formation technique.
Le suivi doit également inclure un monitoring des indicateurs clés liés aux risques : fréquence d’incident, délais de traitement, conformité aux plans...
Une approche par le plan d’actions qui ancre la cartographie des risques dans une logique d’amélioration continue et de gestion proactive.
Étape 6 : Mettre à jour régulièrement la cartographie
Une cartographie des risques efficace ne se fige pas une fois pour toutes 🌀
Elle doit évoluer avec l’entreprise, ses projets, ses technologies et son environnement règlementaire.
C’est pourquoi la mise à jour régulière de la cartographie des risques est une tâche structurante de toute démarche de gestion des risques industrielle.
Il est recommandé de la réévaluer au minimum une fois par an, mais aussi suite à un événement majeur : incident, audit, changement législatif, fusion-acquisition, lancement d’un nouveau produit, etc.
Cette actualisation permet 3 actions :
Identifier les nouveaux risques. Ex : rupture d’un fournisseur stratégique.
Réévaluer ceux existants. Ex : hausse de la menace cyber.
Tenir compte des actions correctives menées. Ex : fermeture d’un site à risque.
Elle favorise aussi une prise de recul stratégique.
Notamment pour les directions générales ou les comités risques, qui peuvent recaler les priorités et ajuster les moyens de prévention ou de résilience.
Certains risques qui semblaient marginaux il y a 18 mois peuvent aujourd’hui présenter une menace systémique.
Enfin, mettre à jour sa cartographie des risques, c’est renforcer la robustesse de son pilotage décisionnel en continu.
Aujourd’hui, face aux risques grandissant, il devient stratégique de structurer une cartographie des risques.
Dans un contexte où les menaces se multiplient — pressions réglementaires, tensions géopolitiques, vulnérabilités numériques, dérèglements climatiques —, les entreprises qui prennent des décisions à l’aveugle s’exposent à des conséquences croissantes.
Alors, on peut citer pertes financières, non-conformités critiques, atteintes à l’image ou ruptures opérationnelles.
À l’inverse, celles qui s’outillent méthodiquement en matière de gestion des risques se créent un avantage durable.
Mieux maîtriser ses expositions, c’est mieux maîtriser son avenir — et dans l’industrie, cela fait souvent la différence entre subir les événements et les dominer.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la cartographie, en plus de documenter les risques budgétaires, logistiques ou HSE, elle les priorise, les rend visibles et les rend pilotables.
Elle alimente un dialogue stratégique entre toutes les entités de l’entreprise, de la production à la direction, en passant par les fonctions qualité, innovation ou transformation digitale.
C’est cet alignement qui génère les vrais gains de performance : parce qu’il permet à chacun d’agir au bon endroit, au bon moment, avec la bonne ressource.
Et la technologie y joue désormais un rôle décisif.
Les solutions assistées par l’intelligence artificielle transforment la manière dont les données de risques sont collectées, croisées, interprétées.
Elles révèlent des corrélations, des signaux faibles ou des vulnérabilités systémiques jusque-là diffuses, parfois invisibles.
Elles permettent de produire des outils dynamiques interconnectés aux flux réels de vos opérations industrielles.
Ce changement d’échelle est crucial : il ne s’agit plus seulement de documenter un état à un instant donné, mais de projeter des scénarios, de tester des hypothèses et d’adapter vos plans d’action en temps réel.
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